Du gouvernement des experts à l'état d'exception, de la démocratie immunitaire à la hantise du complot, de la distance physique imposée au contrôle électronique des corps : le virus a changé nos existences sans que l'on sache encore ce qui en restera à l'avenir. Ce qui est sûr, c'est qu'il a révélé la façon dont la logique immunitaire exclut les plus pauvres, les plus vulnérables. Ainsi, le virus et les modalités inventées pour le combattre ont mis en évidence la cruauté du capitalisme. Pour s'en sortir, il faudra rien de moins que l'invention d'un nouveau mode d'exister en commun.
En philosophe, Donatella Di Cesare tire les leçons des méfaits du virus souverain, qui ignore les frontières et bouscule notre ordinaire façon de penser.