Comment imaginer la souffrance de Gustave Roud qui notait dans son journal en 1937 : « Sentiment d'être coupé de tout et de n'avoir plus, désespérément, qu'un être ou deux pour me rattacher à la vie, qu'un ou deux paysages. » Il avait tout juste quarante ans.
Dans mon jardin en friche, très funèbre, j'ai aperçu le forsythia tout en fleur : un ruissellement d'or et, subitement, tout s'est à nouveau éclairé. Alors je ne voyais plus que lui.
Le calme étrange des vergers, autrefois, quand, dans la vallée de la Veyre, les bruits s'effaçaient avec les contours des pommiers et des chemins, et que le soir emplissait tout d'une ombre traînante et flottante, jusqu'à ce qu'on n'aperçoive plus aucune présence humaine...
Malgré les peurs, les chagrins et la solitude, ton enfance fut belle, conviens-en. Puisque tout commençait.