«La modernité n'est pas entrée à la maison, en dehors de
quelques ampoules électriques. Pas de radio. Une seule
pièce chauffée, la cuisine ; dans les chambres, le gel de l'hiver
transforme en éphémères motifs de givre la buée couvrant les
vitres. Les aliments fragiles sont conservés dans un simple gardemanger
grillagé pour les protéger des insectes et des souris.
Mais, bien que placés dans la cave, ils deviennent rances ou se
couvrent de moisissures au bout de trois jours...»
André Ligné présente ainsi le cadre de vie d'un petit Sarthois
en 1944. Mélange de réalité et de fiction, le récit s'attache
à rappeler, par petites touches, l'évolution de ce gamin de l'âge
de 8 à 16 ans, et à recréer l'atmosphère de cette époque.
Les derniers mois de la guerre, la discipline familiale, l'école
primaire et le cours complémentaire, les perspectives d'avenir
constituent la trame de ce récit. Il en ressort une enfance
à l'opposé de celles ordinairement décrites, faites de bonheur
et d'insouciance.