Après deux longs et émouvants voyages en Afrique de l'Est, en 1923-1924, puis en 1928-1929, la naturaliste Vivienne de Watteville revient en Europe. Elle est belle, jeune (28 ans) et, à la suite d'un héritage, riche: elle séjourne alors avec sa grand-mère dans le Sud de la France, cherchant un lieu à l'écart pour s'y reposer de sa vie aventureuse, écrire ses souvenirs (Speak to the Earth, 1935) et recevoir ses amis.
Débarquant par hasard à Port-Cros en juin 1929, elle croit avoir trouvé un havre de paix avec la maison de Port-Man, qu'elle va louer à l'année à un trio qui règne sur l'île et la sauvegarde jalousement: Marcel Henry, notaire et entomologiste, Marceline, ex-femme du précédent, et Claude Balyne, ancien sous-préfet devenu poète et compagnon de Marceline... Après avoir remis en état cette maison isolée, Vivienne de Watteville s'installe confortablement, avec son ânesse, son perroquet, ses livres, son gramophone et ses disques.
En fait, ses ennuis commencent : elle est poursuivie par un jeune ouvrier napolitain fou d'amour, Joseph Baresi ; elle se sent épiée par un couple de gardes, les Ballonet ; elle provoque l'ire de Marcel Henry, en plantant et coupant des arbres... Heureusement, des amis viennent la voir, rendant au lieu toute sa beauté et sa sérénité. En particulier, un Anglais mélomane, George G. Goschen, se montrera suffisamment original et délicat pour oser demander sa main, l'épouser en juillet 1930 et l'emmener loin de Port-Cros...