Une journée dans la mort de l'Amérique
« C'est comme s'ils avaient perdu un être cher dans une guerre sans véritable objectif, but ni ennemi ; une guerre contre laquelle ils ne pouvaient rien. Une guerre qui prenait leurs enfants mais ne leur offrait ni allié ni communauté pour les accompagner dans leur douleur. Une guerre dont ils savaient qu'elle se déroulait ailleurs mais qu'ils traversaient seuls, comme si elle ne touchait qu'eux - alors qu'elle s'abattait en réalité sur l'Amérique entière. Tous les jours. »
Samedi 23 novembre 2013, dix enfants et adolescents sont tués par balle. C'est la journée choisie au hasard par Gary Younge pour redonner du sens et de la vie aux statistiques, en consacrant un chapitre à chacune de ces victimes : en moyenne, près de sept jeunes sont quotidiennement abattus par une arme à feu aux États-Unis. Ce samedi, ce sont sept garçons noirs, deux hispaniques et un blanc qui disparaissent. Ils ont entre 9 et 19 ans.
En recoupant les entretiens qu'il a menés avec leurs proches, les rapports de la police, du « 911 » et des journalistes locaux, Gary Younge raconte l'histoire de Jaiden, Kenneth, Stanley, Pedro, Tyler, Edwin, Samuel, Tyshon, Gary et Gustin, victimes de leur condition sociale, de la négligence des adultes et des lobbys. Vibrante immersion dans ces dix vies trop brèves, Une journée dans la mort de l'Amérique est un ouvrage aussi documenté qu'intense, un texte qui nous bouscule et nous invite à réfléchir sans tabou à cette tragédie américaine.
« Brillamment raconté, paisiblement indigné et absolument passionnant. »
Naomi Klein