Comment se forgent la mémoire et l'identité françaises, à un moment où l'on parle tant de la mondialisation, de la construction européenne, où certains extrêmes se réclament aussi d'une conception étroite de la nation ? Comment les événements du XXe siècle en particulier ont-ils constitué la spécificité de ce que nous appelons «la France» ? Tout en mêlant ses souvenirs personnels à sa compétence d'historien et de pédagogue, familier à la fois des amphithéâtres et des plateaux de télévision, René Rémond, interrogé par Marc Leboucher, part à la recherche de cette mémoire collective.
Après une réflexion générale sur les liens entre mémoire et histoire, il évoque la guerre de 1914-1918 et la montée des périls, l'Occupation et son propre engagement dans la Résistance, le concept de totalitarisme, l'après-guerre et les mutations de l'Eglise catholique avant le Concile... Analysant les crises de société comme des événements fondateurs, en particulier mai 1958 et mai 1968, vécu de près à l'université de Nanterre, il s'interroge sur le destin de la politique au cours des années 1980-1990, marquées par la montée de l'individualisme et la crise du collectif. Il revient enfin sur le débat lancé par Le christianisme en accusation et sur les liens que notre société entretient avec le fait religieux.
Traversant les grandes étapes de l'histoire contemporaine, de 1918 à nos jours, René Rémond nous offre à la fois un grand livre de mémoire et une réflexion sur notre histoire commune.