Une minute quarante-neuf secondes raconte une histoire collective et son atomisation instantanée ultraviolente. C'est le récit intime et raisonné d'un événement tombé dans le domaine public : l'attaque terroriste contre Charlie Hebdo le 7 janvier 2015.
À travers le solitaire trajet de l'impossible retour à l'impossible normale, Riss tente de se réapproprier son propre destin, de réhabiter une vie brutalement dépeuplée, et apprivoise l'inconfortable légitimité du rescapé qui se soustrait à sa stricte condition de victime, le choc impensable du massacre idéologique, le scandale d'une rééducation qui mêle douleur, perte, deuil, révolte et rage.
« Il est impossible d'écrire quoi que ce soit » : ce sont les premiers mots de ce livre, magistralement démentis, avec une probité et un courage intellectuel rares. « Comment être à la hauteur de ce qui nous est arrivé ? » : c'est l'insoluble obsession qui accompagne jour après jour son auteur. Question qui nous engage, nous autres lecteurs à qui, aussi, en un sens, Charlie Hebdo est arrivé.