1665 : la Grande Peste de
Londres. Les Snelgrave attendent la
fin de la quarantaine, cloîtrés dans
leur riche demeure londonienne.
Bunce, un jeune marin, et Morse, une
domestique de douze ans, se sont
introduits dans la maison. Kabe, le
garde, veille à ce que personne ne
sorte.
Dans ce huis clos insolite entre
riches et pauvres émergent les inégalités
de classe, l'exploitation des uns
par les autres. C'est aussi la rencontre
de corps blessés, à la sexualité reniée,
qui souffrent de ne pouvoir être
regardés, touchés.
L'époque est lointaine, mais c'est
notre société que Naomi Wallace
questionne, comme si cette distance
était nécessaire pour reconnaître le
ségrégationnisme social ou l'instrumentalisation
du corps féminin.
Dans un jeu de renversement, l'auteur
livre une véritable tragédie sociale et
poétique servie par une langue dense
et nerveuse, un style acerbe où
affleurent la violence et la sensualité.