IL y a huit jours, ce matin 2 août 1830, que la nation française fut outragée avec le dernier degré de l’insolence et du despotisme par sept ministres perfides et lâches qui se flattaient de l’avilir et de l’enchaîner. Leur pouvoir était immense : soutenus au dehors par ce que l’on appelle la sainte-alliance, ils pouvaient compter sur le concours de l’étranger ; les trois cents millions d’Alger entraient dans leurs coffres ; ils possédaient dans l’intérieur du royaume des troupes formidables, un matériel complet de munitions de guerre, un milliard de contributions, l’armée de tous les magistrats administratifs, des gendarmes, des Suisses, et jusqu’à des gardes champêtres ; ils avaient encore au dessus de tout cela cette majesté royale, si vénérée par nous, et dont ils disposaient à leur fantaisie ; la Charte, quoique déjà étrangement mutilée, était dans leurs mains une arme plus terrible que toutes les autres.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.