En Provence, de 1888 à 1890, Van Gogh s'affirme
définitivement comme l'un des peintres les plus
originaux de son temps, doté d'un vocabulaire très
personnel.
Il est venu chercher là le Japon des estampes, la
lumière et le soleil qui font exploser la couleur dont il
sait, depuis la rencontre à Paris des impressionnistes et
des peintres d'avant-garde, qu'elle est la clé de son art.
Il rêve de créer un "atelier du Midi", un lieu
d'inspiration où les artistes oeuvreraient ensemble.
Il traque sans relâche, "en ouvrier", la noblesse
des choses simples, la vérité des figures, il s'acharne
à restituer la splendeur des paysages et des saisons
durant les vingt-sept mois qu'il passe à Arles et
à Saint-Rémy-de-Provence.
Il déploie alors sa fièvre de peindre de manière
réfléchie et exigeante, travaillant à réinterpréter les
thèmes classiques du paysage, de la nature morte, du
portrait. Jusque dans ses dernières oeuvres, il restera
en effet profondément fidèle à la tradition picturale,
qui constitue les fondations de son art.
Les trente et un tableaux originaux de l'exposition,
commentés et replacés en perspective parmi cent autres
illustrations, expriment toute la continuité de sa pensée
comme de son geste, et le rôle déterminant de son
séjour provençal dans l'affirmation de sa modernité.