La correspondance entre Vauvenargues et Voltaire est un joyau. Deux écrivains libres se rencontrent, s'affrontent sur des positions littéraires et s'échangent des pensées. En 1743, Vauvenargues est un jeune soldat du régiment du roi à peine âgé de 27 ans et Voltaire, âgé de 49 ans, termine sa tragédie Mérope qui aura un franc succès et le rapprochera à nouveau de la cour du roi. Cette correspondance prend fin un an avant la mort fulgurante de Vauvenargues à Paris en 1747, à l'âge de 32 ans. C'est au cours de ces quatre années, pendant lesquelles les deux hommes vont s'écrire et se voir très souvent, que Vauvenargues écrira l'essentiel de son oeuvre. Voltaire attend avec impatience les critiques judicieuses de son ami et Vauvenargues demande à Voltaire d'annoter ses manuscrits pour affiner ses réflexions.
La force de cette correspondance, c'est d'abord de défendre les partis pris politiques et esthétiques contre le mauvais goût de l'époque. Les révolutions se font toujours en secret, dans la volupté des conversations, une vraie passion pour la lecture, le partage des écritures et des points de vue. Le reste est superflu. Il est temps, maintenant, de restituer le dialogue de ces deux grands esprits du XVIIIème siècle.