La construction de l’État-providence s’est accompagnée de la proclamation d’une citoyenneté sociale. Venant après la citoyenneté civile inventée au XVIIIe siècle et la citoyenneté politique imposée au XIXe, cette citoyenneté sociale se met en place au milieu du XXe siècle. Elle correspond à la reconnaissance de droits sociaux de portée universelle, garants de « l’égale dignité » de tous selon la déclaration des droits universelle de l’homme votée à l’ONU en 1948.
Ces droits sociaux ne suffisent cependant pas pour garantir la dignité aux populations reléguées dans les citées sociales excentrées ou les inner cities, qui ne disposent pas de chances suffisamment crédibles d’accéder à une place convenable dans la société. La ville sépare autant et plus qu’elle rassemble. Aussi faut-il prolonger le projet de satisfaction des besoins vitaux par celui de l’accroissement de l’égalité des chances entre les individus. Le XXIe siècle sera-t-il celui de la citoyenneté urbaine ?