Dans le déchaînement de violence que connaît Bagdad
en 2006, un assassinat comme celui-ci aurait presque pu
passer inaperçu... Sauf que le corps que l'on a retrouvé sur
une rive du Tigre appartient au célèbre violoniste et compositeur
irakien Kamal Medhat. Qui l'a tué ? Pourquoi ?
Nul ne le sait. Et le parcours tumultueux du musicien, qui
a vécu sous différents cieux, noms et identités, achève de
brouiller les pistes. Un journaliste irakien - le narrateur -
est chargé par un quotidien et une agence de presse internationale
de mener l'enquête en sous-main. C'est le début
d'un long voyage sur les traces de l'artiste, entre Bagdad,
Amman, Damas et Téhéran, entre passé et présent, du
pogrom du Farhoud, en 1941, aux terribles années 2000,
en passant par la révolution iranienne, la dictature de
Saddam Hussein et les guerres du Golfe.
Après son truculent Papa Sartre (Seuil, 2014), Ali Bader
s'attaque dans ce roman aux questions de la violence, de
l'histoire et des identités au Moyen-Orient, en s'insurgeant
contre les logiques d'assignation communautaires auxquelles,
ici et là, sont soumis les individus.