Cette année, les Assises de la traduction littéraire (Arles,
10, 11 et 12 novembre 2006) s'intéressaient au texte mis
en musique dans sa relation à la pluralité des langues.
Opéras, lieder, chansons, oratorios ont la propriété d'appartenir
à plusieurs cultures et migrent volontiers de l'une
à l'autre. Qu'en est-il du passage d'une langue à une
autre, quand s'y ajoute la contrainte de la voix chantée ?
Qu'est-ce que "mettre en musique" un texte, un poème ?
Peut-on, là encore, parler de "traduction" ? Comment traduire
ces écrivains qui, dans leur oeuvre, ont choisi de
parler de musique, et d'en imiter, dans leur syntaxe, les
structures ?
Les Assises réunissent et font débattre, autour de ces
questions posées tour à tour sous leurs aspects technique,
juridique, artistique, philosophique, tous ceux
qui travaillent à les résoudre : librettistes, paroliers, sur-titreurs,
poètes, écrivains, traducteurs... Christian
Doumet, Patrick Quillier, Jean-Yves Masson, Robert
Davreu, Heinz Schwarzinger, Mike Sens, Claire Jatosti
essayent de penser et de situer la traduction quand elle
prend en compte à la fois la multiplicité des langues et
celle des musiques. Les traducteurs en quatre langues
européennes de Christian Gailly, écrivain et jazzman,
confrontent leur expérience. Des musiciens, Philippe
Fénelon, Lucien Guérinel, Stevan Tickmayer, Jannis
Idomeneos, Lewis Furey, prêtent l'oreille et répondent,
pour une collaboration heureuse, aux questions des
artisans de la parole. Et des ateliers "musicaux" placent
à l'épreuve de musiques et de textes variés, de l'opéra à
la chanson, l'union toujours rejouée du son et du sens.
En contrepoint, la table ronde professionnelle de
l'ATLF, sous la conduite d'Olivier Mannoni, poursuit sa
réflexion sur la place du traducteur dans la chaîne du
livre en faisant dialoguer deux traducteurs-écrivains avec
un éditeur arlésien et une libraire parisienne.