Pendant la guerre d'indépendance algérienne,
les autorités françaises ouvrirent des
camps d'internement pour les «suspects»
arrêtés par la police ou par l'armée. Des
dizaines de milliers d'Algériens y furent
détenus. Recours ponctuel pour maintenir
l'ordre public dans des circonstances extra-ordinaires
? Pas seulement. Ces camps
n'étaient qu'une forme nouvelle de l'internement,
dont elles avaient usé, depuis
longtemps, pour réprimer les résistances
qu'elles rencontraient en Algérie. Y compris
en dehors des périodes de guerre ou d'insurrection.
Cet ouvrage ne se borne pas à dénoncer
les duretés des autorités ou leurs dérives
aux moments de crise. Il retrace l'histoire,
tout au long de la période coloniale, de la
pratique de l'internement dans sa mise en
oeuvre concrète par la France, depuis l'époque
de l'indigénat. Pourquoi était-il utilisé ?
Qui en était victime ? Quel rôle jouait-il
dans la tutelle exercée sur les colonisés ?
C'est toute la logique de l'arbitraire colonial
que démonte l'une de nos meilleures
spécialistes dans cet ouvrage dépassionné
mais clinique.