Dans la poésie, faut-il choisir la voie obscure ou la voie lumineuse ?
Le livre du Visage des nuits pose cette question de la forme poétique
et de sa capacité d'ouvrir dans la prose, comme le préconise
Dante à propos De l'éloquence dans la langue vulgaire.
On trouvera dans cet ouvrage des proses et des poésies alternées
capables de se fondre les unes dans les autres, avec des formes
courtes : fuscelli, épigrammes, aphorismes, énigmogrammes. Mais
aussi des comptines, des sonnets dissimulés, des chansons et
des milongas.
Les proses sont consacrées à Chateaubriand (Les Martyrs), à
Edward Young (Les Nuits), à la correspondance du marquis de
Sade avec sa femme Renée Pélagie de Montreuil, à la navigation et
la visite des îles volcaniques, au nord de la Sicile.
Les poèmes du Visage des nuits, enfin, sont une reconnaissance du
drame et de la douleur. Les causes ne sont pas nommées. Le dernier
poème, La terre est dure, écrit autrefois pour la tragédie moderne du
Chili, désigne à la fois notre angoisse et notre possible espérance.