Les cônes de scories et coulées de lave (éruptions de type strombolien)
La forme la plus habituelle est un cône tronqué, avec au sommet, bien visible, une petite cuvette circulaire: le cratère. C'est l'endroit où, lors de l'éruption, se produisaient les explosions. Dû à la libération des gaz contenus dans la roche incandescente, le magma assez fluide est pulvérisé et projeté en lambeaux et des fragments de lave s'accumulent autour de la cheminée volcanique. Les projections de magma refroidi - la lave - accumulées forment les scories, sous forme de cendres, lapilli et bombes volcaniques.
Certains de ces puys, comme le Pariou, sont des stars géologiques à la une des magazines de voyage. Dominant comme un protecteur magnanime le site de Vulcania, Parc européen du volcanisme, le puy de Côme présente deux cratères emboîtés qui témoignent de deux périodes éruptives. Au nord comme au sud de la chaîne des Puys, la plupart des cônes de scories présentent des formes échancrées - on dit aussi égueulées - comme c'est le cas des puys Chalard, de Louchadière, de la Nugère, de Pourcharet, de Combegrasse et de Charmont, l'affaissement latéral partiel des cônes de scories étant dû au soutirage à la base par une coulée de lave. Lors de la formation des puys de la Vache et de Lassolas, l'émission de coulées de lave accompagnant de manière simultanée les explosions ont empêché le cratère de se refermer totalement. Ces cônes de scories se sont formés lors d'éruptions volcaniques qui durèrent quelques semaines à quelques mois.
Les coulées de lave émises par les volcans de la chaîne des Puys sont bien visibles dans le paysage; dérivant de la base des cônes de scories, elles présentent des reliefs allongés, aux bordures hautes de plusieurs mètres et à la surface chaotique recouverte de blocs: on les appelle localement des cheires. Lors de leur épanchement, ces coulées de lave ont emprunté le lit des vallées, construisant parfois de véritables barrages naturels à l'eau de ruissellement des torrents et des rivières, formant ainsi des lacs comme ceux d'Aydat et de la Cassière. Le lac Chambon, lui, résulte du barrage naturel d'une vallée torrentielle par deux cônes de scories.
Parfois, les coulées de lave atteignent plusieurs dizaines de mètres d'épaisseur. Plus résistantes à l'érosion que les roches environnantes et après plusieurs milliers, voire millions d'années, les coulées de lave sont dégagées par l'érosion laissant apparaître, par «inversion de relief», de longs prismes verticaux: les orgues volcaniques.
Les cumulo-dômes et coulées pyroclastiques ou «nuées ardentes»
(éruptions de type péléen ou de type Merapi)
Les formes les plus rares constituent des sommets arrondis, comme un bol retourné, et ne présentent pas de cratère au sommet: ce sont les cumulo-dômes. Parmi les 9 édifices en forme de dôme, on distingue le Grand-Sarcoui, le Clierzou et le Petit-Suchet, le Puy de Dôme présentant lui deux dômes emboîtés. Un dôme de lave, quand il est actif, bouge, grossit par extrusion et accumulation de magma très visqueux, presque solide. Il peut se détruire soit par écroulements de ses flancs en produisant un talus de blocs et de cendres (éruption de type Merapi, Indonésie), soit par de violentes explosions comme ce qui s'est produit à la montagne Pelée, à la Martinique, en 1902. La destruction explosive provoque l'émission violente de coulées pyroclastiques formées de gaz à hautes températures comprimées transportant, à grande vitesse, des poussières, des cendres et des blocs: on les appelle aussi «nuées ardentes». Lors de l'éruption préliminaire à l'extrusion de l'aiguille du puy Chopine, les explosions ont produit un haut panache de cendres et de poussières qui, emportées par le vent, ont été retrouvées à plus de 300 km à l'est.
Les maars et leurs anneaux de projections (éruptions phréatomagmatiques)
Les formes volcaniques les plus spectaculaires de la chaîne des Puys sont des «trous», soit comblés par les projections et coulées de lave de volcans voisins (Beaunit, Narse d'Espinasse, Estivadoux), soit remplis par un lac de plusieurs dizaines de mètres de profondeur (gour de Tazenat; lac Pavin, le plus jeune volcan de France métropolitaine car son éruption remonte à 7 000 ans). Lors de ce type d'éruption, une série de violentes explosions dues à la rencontre brutale entre le magma et l'eau entaille le sous-sol à l'emporte-pièce. Soufflés à très grande vitesse au ras du sol, blocs, cendres et poussières déferlent, tandis que des blocs du socle arrachés au sous-sol et des bombes ressemblant à des choux-fleurs (ou des «croûtes de pain») sont projetés violemment. Le dépôt en forme de croissant autour du cratère constitue un anneau de projections. Ces volcans s'appellent des «maars».