Le Carême n'a jamais eu « bonne presse » y compris chez les catholiques eux-mêmes. En effet, cette période apparaît pour beaucoup comme un temps triste où il faut se priver et où se succèdent les épisodes pénitentiels. On comprend dès lors que l'expression « avoir une face de Carême » soit devenue populaire. Pourtant cette période pourrait être vécue autrement si l'on prenait pour cela la clé de l'amour. À Pâques le Christ va donner Sa vie par amour pour l'Humanité lui ouvrant ainsi les portes de la vie éternelle. Face à cet amour inconditionnel de Dieu pour l'homme, l'homme est appelé à son tour à Lui témoigner son amour inconditionnel. Le Carême peut être alors envisagé comme un temps où l'homme redonne à Dieu et à Sa Parole la première place.
En jeûnant l'homme montre à la suite du Christ qu'il ne mange pas que du pain mais qu'il peut se nourrir de la Parole de Dieu. En priant de manière plus intensive, les disciples du Christ rétablissent un lien qui au fil des mois a pu se distendre. En faisant preuve de compassion à travers ce que le Pape appelle les oeuvres de charité, ils vivent l'Évangile de manière concrète, retrouvant le lien de fraternité qui unit tous les hommes.
Durant cette période vont s'unir de manière concrète, l'effort de l'homme et la Grâce de Dieu, comme les deux ailes d'un oiseau qui s'envole vers son Créateur, invitant chacun d'entre nous à lever les yeux vers le ciel.