C'est l'histoire d'un homme qui se perd. Journaliste hyperconnecté, twittant à jets continus, alimentant son blog et un site d'information chaque jour et tenant
chronique à la radio, Guy Birenbaum était devenu un zombie. Toujours le nez collé sur ses écrans, happé par le Web, il était dédoublé, avec une vie familiale et sociale en trompe-l'oeil. Le chercheur de sa jeunesse, l'éditeur engagé des années Denoël, était devenu un super geek dans le tourbillon infernal du " buzz " et du vent.
C'est l'histoire d'une dépression. Une maladie qui touche plus de 3M de personnes en France chaque année.
Les douleurs au dos presque insoutenables et les nuits sans sommeil jusqu'au break down. Cloué au lit, pleurant et à fleur de peau, incapable d'aller jusqu'au bout du couloir, il plonge.
C'est l'histoire d'une renaissance, grâce aux médicaments et à un psychiatre et psychanalyste, le Dr Nasio. Il se réconcilie avec la vie et avec sa propre histoire. Il remonte le fil de son enfance, exhume les carnets de ses parents, son père engagés dans la FTPMOI (" Guy " était alors le pseudonyme de résistance de son père), sa mère cachée deux ans, en plein Paris.
Il revisite leur histoire incroyable. Il reprend les fils de sa vie, abandonne sa carapace, retrouve l'étonnement et la curiosité.
C'est l'histoire d'un chemin intérieur. Un homme du Web alerte sur les dangers de l'addiction numérique et de cette course à l'émotion et au clic. Pendant dix ans, il a absorbé sur Internet, presque 24 heures sur 24, la parole spontanée des citoyens. Confronté à la montée de la violence verbale des Français, au désarroi collectif, il analyse notre dépression collective, dont il a été le
symptôme et la victime. Il se rend compte qu'il s'est écarté de la seule route qui vaille pour un intellectuel et pour une nation, celle de la connaissance.