À côté de nombreux travaux portant sur des
sujets aussi divers - en apparence - que la
théorie de l'inconscient, l'anatomie comparée,
ou la physiognomonie des montagnes,
Carl Gustav Carus (1789-1869) a laissé le récit
détaillé du voyage qu'il fit à l'île de Rügen, sur
l'incitation de son ami et mentor le peintre
C. D. Friedrich.
À l'époque, en 1819, cette île de la Baltique
aux blanches falaises de craie pouvait encore
donner «l'étrange impression d'une nature
primordiale intacte», exceptionnellement
propice «au complet abandon à ses pensées
et à ses sentiments». Carus put ainsi poser les
jalons de sa célèbre théorie de la peinture de
paysage, considérée comme «expérience de la
vie de la terre», et qui annonçait le projet de
toute une vie : redéfinir la place de l'art et de la
science dans leurs rapports à la connaissance.