Le voyage africain de René Caillié de 1824 à 1828,
de caravane en caravane, déguisé en Arabe, converti à
l'islam et le pratiquant scrupuleusement, est passé
dans la légende. Mais on n'en connaît guère la réalité
quotidienne, telle qu'elle est décrite dans son journal
Voyage à Tombouctou et à Jenné, dont le présent
ouvrage reprend intégralement la première édition de
1830. Celui-ci constitue un tableau sans équivalent des
sociétés arabes et africaines encore dans toute leur
souveraineté, des échanges de civilisations à travers le
Sahara, du Maghreb à l'Afrique noire, au début du
XIXe siècle, avant la pénétration coloniale européenne.
À travers ces pages riches en observations de toutes
sortes apparaît le portrait de ce jeune homme d'origine
ouvrière, humble et obstiné, tout imprégné encore
de la soif de connaissance du siècle des Lumières, qui
vit dans l'abnégation une véritable ascèse : un voyageur
bien différent de la légende douteuse qui fit de lui
une sorte de héros national précurseur de la conquête.
«Son récit, plus d'un siècle et demi après la longue marche à travers
le désert, demeure fascinant.» Le Figaro
«Le livre de Caillié fit l'effet d'un exploit au moment de sa publication,
en 1830. Ce qui nous intéresse aujourd'hui dans ce récit
d'une "première", c'est le ton naïf de son auteur, sorte de
déclassé social, marginal, que ne cautionne aucune académie, et
qui aborde l'Afrique en mendiant "avili".» Le Monde