Nous étions arrivés au mouillage, vis-à-vis de l’embouchure du Rio Manzanares, le 16 juillet, à la pointe du jour, mais nous ne pûmes débarquer que très tard dans la matinée parce que nous fûmes obligés d’attendre la visite des officiers du port. Nos regards étaient fixés sur des groupes de cocotiers qui bordaient la rivière et dont les troncs excédant soixante pieds de hauteur dominaient le paysage. La plaine était couverte de touffes de Casses, de Capparis et de ces Mimoses arborescentes qui, semblables au pin de l’Italie, étendent leurs branches en forme de parasol. Les feuilles pennées des palmiers se détachaient sur l’azur d’un ciel dont la pureté n’était troublée par aucune trace de vapeurs. Le Soleil montait rapidement vers le zénith. Une lumière éblouissante était répandue dans l’air sur les collines blanchâtres parsemées de Cactiers cylindriques, et sur cette mer toujours calme dont les rives sont peuplées d’Alcatras, d’Aigrettes et de Flamants.
Tome 2 sur 13