Tome sept des treize volumes du voyage de Humboldt et Bonpland.
Le fleuve de l’Orénoque, en se dirigeant du midi au nord est traversé par une chaîne de montagnes granitiques. Deux fois resserré dans son cours, il se brise avec fracas contre des rochers qui forment des gradins et des digues transversales. Rien n’est plus imposant que l’aspect de ces lieux. Ni le saut du Tequen-dama, ni les grandes scènes des Cordillères n’ont pu affaiblir l’impression qu’avait produite sur moi la première vue des Rapides d’Aturès et de Maypurès. Lorsqu’on se trouve placé de manière à embrasser d’un coup d’œil cette suite continue de cataractes, cette nappe immense d’écume et de vapeurs éclairée par les rayons du Soleil couchant, on croit voir le fleuve entier suspendu au-dessus de son lit.