La comtesse d'Agoult a considéré les années 1837-1839 comme les plus radieuses et les plus intenses de sa vie. Après de longs mois de grande amitié avec George Sand dans le cadre idyllique de Nohant, elle pérégrine pendant plus de deux années en Italie et effectue de longs séjours à Milan, Gênes, Venise, Florence, Rome et, l'été venu, dans des villas de la campagne toscane ou ligurienne, au cur de paysages enchanteurs. Aux côtés de Franz Liszt, elle multiplie les rencontres : Rossini, Spontini, Hiller, Mereadante, Schnetz, Ingres. Lehmann, Bartolini, Sainte-Beuve, Hortense Allart. Tandis que le musicien donne des concerts çà et là des aristocrates locaux se proposent de la guider dans ses visites touristiques et de l'introduire dans les plus beaux palais, où elle admire de magnifiques collections de tableaux.
Ainsi les liens des amants, bien que secoués par deux lourdes épreuves (un séjour tapageur de Liszt à Vienne, une grave maladie de Madame d'Agoult à Venise), ne paraissent jamais avoir été aussi solides. Et c'est avec un profond déchirement qu'ils se séparent en octobre 1839 pour des raisons pécunières. Marie d'Agoult regagne Paris avec ses deux petites filles, Blandien et Cosima, tandis que Liszt commence une grande tournée de concerts en Europe.