Le lyrisme, chez Pierre Garnier, prend un visage nouveau. Il est
l'expression d'un moi sans frontières, pourrait-on dire, polyglotte, qui
s'émerveille devant l'attraction universelle ou l'immaculée conception du
monde. Il ne s'agit pas, pour le poète, de recourir à un quelconque
discours religieux (même si les marques du religieux sont, en effet,
présentes dans nombre de textes), mais d'évoquer, loin des dogmes
précisément, la recherche du moi véritable - universel - qui, pour
s'affranchir des limites de l'ego, doit idéalement se délivrer du langage
pour y revenir.