Cet ouvrage étudie l'armée de terre française du milieu des années 1970 à 1996. Le milieu des années 1970 correspond aux premières mesures de professionnalisation partielle. En 1996, Jacques Chirac décide de professionnaliser la totalité des effectifs des armées. Le milieu des années 1970 coïncide également avec une modification de l'environnement stratégique, politique, -économique et militaire de l'armée de terre et avec l'accession des forces nucléaires et du corps de bataille français au seuil de crédibilité. Ce livre analyse le rôle et la place de l'armée de terre dans plusieurs ensembles : diplomatie, intégration européenne, politique d'équipement militaire, politique industrielle, politique budgétaire de l'Etat et politique d'aménagement du territoire.
Au cours de la période deux dates importantes déterminent une réorientation de la politique de défense : 1981, avec l'arrivée au pouvoir d'un président et d'une majorité socialistes et 1989, avec la chute du mur de Berlin. La première partie analyse la place de l'armée de terre dans la politique de défense, son organisation et ses matériels, au seuil de la période. La seconde partie examine le renforcement des capacités, le développement des missions et des activités de l'armée de terre sous le septennat de Valéry Giscard d'Estaing. La période 1981-1989 se caractérise par la décélération des dépenses militaires et le renforcement des forces nucléaires. Le corps de manœuvre sort du système dissuasif en perdant la mise en œuvre des armes nucléaires d'ultime avertissement, tandis que l'armée de terre devient de plus en plus l'outil privilégié de la politique européenne du pays, et de sa place sur la scène internationale. A partir de 1989, les bouleversements stratégiques, les interventions extérieures et la brutale réduction des crédits militaires conduisent à une rénovation profonde des forces armées et de l'armée de terre.