«De longues cornes de cuivre, les karnai, sortaient de la
bouche de musiciens aux joues aussi rondes que des
pommes, comme s'il leur était poussé une trompe
d'éléphant.»
Savoureux mélange d'histoire et de récit de voyage, À la barbe
des ayatollahs raconte le périple de Nicholas Jubber à travers
l'Iran, l'Afghanistan et l'Asie centrale, entre 2004 et 2007.
Curieux de la vie des Iraniens et des Afghans d'aujourd'hui, le
facétieux voyageur découvre avec étonnement l'héritage de la
culture perse préislamique, qui survit envers et contre tout, en
dépit du fondamentalisme religieux. Nicholas Jubber se glisse
aussi bien sur les pistes de danse clandestines que dans les
fumeries d'opium et les lieux saints ; il comprend que les liens
perdurent avec une époque où l'Iran et l'Afghanistan faisaient
partie du même empire, et où la culture perse illuminait le
monde.
Dans ses rencontres avec des poètes, des chauffeurs de taxi, des
filles de joie ou des moudjahidin, Jubber est sans cesse ramené
à l'épopée persane du XIe siècle, le Shahnameh ou Livre des Rois.
Le poème devient un véritable guide, une clé permettant de
comprendre à la fois le passé de cette région, et sa tumultueuse
histoire contemporaine. Grâce à son approche originale, son
humour et son autodérision, l'auteur nous donne accès à un
Iran et un Afghanistan rarement décrits. Il cultive en effet des
rapports de proximité avec les couches les plus variées de la
société, semblant se rire du danger.