Enterrement sans cadavre, oraison joyeuse, ce livre
s'ouvre sur la renaissance de Yoram Kaniuk, qui, après
une opération chirurgicale (réussie !), est resté plusieurs
semaines dans le coma. De cette expérience, dont il veut
garder ou inventer la conscience, l'écrivain a tiré un récit
halluciné, où ses défunts parents côtoient les héros de
ses romans et où se profile le jeune homme beau et téméraire
qu'il a été. Les yeux brillants de malice et d'intelligence,
il se peint sans concession, touche à l'intime en
évitant tout voyeurisme malsain, narre des situations si
terribles qu'elles en deviennent cocasses.
Mais pour un homme qui, comme lui, a combattu en
1948, la grande histoire n'est jamais loin, et ces lignes,
où il décrit la dégradation de son propre corps, ne sont-elles
pas, aussi, une mise en abyme de ce qu'il ressent
aujourd'hui face à son propre pays ?