Dans une université américaine, un écrivain débutant,
qui pourrait s'appeler Cercas, se lie d'amitié
avec un vétéran du Viêtnam anéanti par le poids de
son passé.
A son retour en Espagne, le succès de l'un de ses
romans le propulse soudain au firmament et, gorgé
de suffisance, il ne voit pas qu'il a perdu son âme.
Un drame se produit auquel, peut-être, il faudrait
survivre. Aux portes de l'enfer, qui s'ouvrent béantes
sur le mépris de soi et le désir de mort, il unit son
destin à celui de l'ami américain. Dans une impunité
souveraine, l'un a ressenti la jouissance de tuer
sans raison, l'autre a connu le vertige d'abuser de
son piètre pouvoir.
Dès lors, seul raconter l'un peut sauver l'autre.
Si Javier Cercas pointe notre capacité illimitée à
faire le mal et l'effroyable nature de la guerre et du
succès, il établit surtout le pouvoir de la littérature
pour affronter toutes les réalités du monde.