Le Tour de France fête ses 100 bougies, même s'il est né en 1903.
Deux guerres mondiales n'ont pas réussi à éteindre durablement la flamme allumée par Henri Desgrange. Elle a certes cessé d'éclairer, par deux fois dans la première moitié du vingtième siècle, sous les assauts de la folie humaine. Elle a encore vacillé sous le souffle pernicieux du dopage, des tricheries, des agressions et actes de sabotage en tout genre, mais elle a toujours repris vigueur pour traverser les époques, survivre aux effets de mode et désormais survoler les frontières.
Cette part d'éternité, les coureurs la revendiquent. Les « Géants de la route » ont écrit la légende du Tour à grands coups de pédales rageurs et de souffrances refoulées. Mais l'effort absolu est par nature éphémère et les champions ne seraient que des icônes jaunies sans un décor à la démesure de l'événement, sans une mise en scène soigneusement étudiée, sans un générique sans faille.
Si le peloton bâtit l'histoire, les anonymes la perpétuent. La part d'humanité revient à ces gens ordinaires, organisateurs, suiveurs, soigneurs, techniciens, chauffeurs... qui donnent de la chair à l'instantané sublime. Ce sont les générations de spectateurs agglutinés au bord des routes surchauffées de juillet qui transforment la sueur héroïque en élixir de jouvence. Et c'est la France, rayonnante dans sa diversité, tantôt mamelonnée, tantôt escarpée, tantôt méandreuse qui la magnifie dans une fresque sans fin.
Ce livre rend hommage à ces femmes et à ces hommes qui ont porté le Tour de France à travers les âges comme on transmet un héritage de famille, comme on insuffle la vie. Ils n'ont pas de dossard, ils s'habillent d'ombre.
La flamme des cent bougies vise à les éclairer.
Le livre qui parle de vous