L'amour n'a jamais connu de loi, chante la
Carmen de Bizet. L'affirmation était particulièrement
vraie aux temps de l'Espagne médiévale
et aurait assurément été corroborée par
les chrétiens, les juifs et les musulmans qui
vivaient alors sur le territoire de l'ancienne
Hispanie. Convaincus que la Création était
bonne et avait été faite par Dieu pour que
l'homme en jouisse, les Espagnols du Moyen
Âge n'ont jamais considéré le sexe comme un
péché, tout au plus comme une peccadille, et,
appuyés en cela par les médecins, n'ont
écouté ni les moralistes ni les hommes de loi à
l'heure de donner libre court à leurs sentiments
ou à leurs désirs.
L'ouvrage propose une visite déconcertante
dans ce labyrinthe des passions espagnoles
depuis l'union mystique recherchée par Ibn Arabi
et les kabbalistes aux bordels de Valence, en
passant par l'exaltation de l'amitié, le mariage,
l'homosexualité ou l'union libre.