Le 19 février 1979, le bateau de pêche d'un légendaire navigateur koweïtien, Ali al-Najdi, disparaît dans les flots déchaînés du golfe Arabo-Persique. Ce roman court et mélancolique retrace heure par heure, en combinant réalité et fiction, l'ultime aventure du vieux marin. Naviguant entre présent et passé, il nous conte la vie d'Al-Najdi depuis son enfance, mais aussi, à travers elle, par touches successives, la relation intime, irrémédiablement révolue, des Koweïtiens avec la mer. Le regard d'Al-Najdi enfant, embarqué à quatorze ans sur un boutre, nous fait découvrir l'éprouvant travail des plongeurs durant la saison de la pêche aux huîtres perlières, alors que les méditations nostalgiques du marin de soixante-dix ans nous révèlent les changements qui ont affecté la société et le paysage koweïtiens depuis le début de l'exploitation du pétrole dans les années 1950.
Biographie romancée, genre fort peu fréquenté en littérature arabe, Al-Najdi le marin est aussi l'un des très rares textes à aborder les gens de mer. Le grand mérite de Taleb Alrefai est d'avoir subtilement campé ces derniers en dignes descendants de l'intrépide Sindbad.