Il y a quelque vingt ans, Antoine Blondin, Roger Bastide et Jean Cormier
décidaient de raconter dans un livre à trois voix plusieurs années de pérégrinations,
de folles aventures et d'ivresses mémorables. Aujourd'hui, Jean
Cormier reprend la plume pour rendre hommage à ses deux compagnons
de route et du Tour de France disparus. Son nouveau texte s'inscrit entre les
leurs conservés, comme une conversation renouée, une façon de «lever son
verre vers les étoiles» à leur santé.
«Être le rescapé d'une échappée nocturne qui s'est étirée sur vingt-cinq
ans, ça laisse des traces. Quand on a roulé sur les grands braquets avec
Antoine Blondin et Roger Bastide, on est increvable, les boyaux sont blindés.
La tête, elle, se décharge sur le coeur. Mettre de l'eau dans son vin ? Non ! Des
larmes, oui.
Même si vous me manquez, tout n'est pas dépeuplé. Les blondiniens restent
légion et les bastidiens plus nombreux qu'on ne pourrait le penser.
Comme un relais, Tonton Roro m'a passé sa plume et Antoine, sa confiance.
Pas question de les trahir. Alors, j'ai raconté...»
Jean Cormier