Des personnages aux patronymes déroutants (Duboeuf, Duroc,
Dutronc, Dural, Ducid...). Un mystérieux assassin, Machin, qui,
bien que décédé, degomme ses victimes au 24 x 36 (appareil
photos), tandis que l'inspecteur Duquel boit des Alka-Seltzer à
la chantilly, dépassé par une série de meurtres qui le devancent
à chaque page... Sans compter les bizarreries typographiques :
pages numérotées à l'envers, chapitres qui redescendent au
milieu du livre ! Tout semble fait pour égarer le lecteur... Mais
est-ce vraiment un hasard ?
Publié en 1979, ce "polar" inclassable figure dans la bibliothèque
idéale de nombreux critiques du genre : "Premier polar
potentiel", Michel Lebrun (Almanach du Crime). "Exercice de
voltige mené tambour battant", Jacques Baudou (Enigmatika).
"Le livre se place sous une double bannière : celle de Lewis
Carroll et celle de l'Oulipo", François Guérif (Polar).
Cet "hétéroclite du roman policier", pour reprendre les termes
de Roland Sapiens (Gang), fut couronné, lors de sa première
publication, par le Prix de l'Autosatisfaction. Comme l'exprime
avec justesse le proverbe hurlbarbien : "Mieux vaut rire avec les
fous que mourir de fou rire."