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« Warhol, je suis son amant. Évidemment, tout le monde me prend pour un gigolo. Ça m’amuse. Si l’on savait… Oui : j’avais une vie avant de connaître ce cher Andy. Étudiant à l’École du Louvre et voleur amateur, formé ensuite, plus sérieusement, par un collectionneur du quai Voltaire, marchand de faux qu’il savait admirablement rendre vrais, trafiquant d’armes proche des renseignements généraux que j’appelais Monsieur X, je suis devenu un excellent faussaire et un riche marchand. Au Japon, qui était un Eldorado pour des gens comme moi dans les années 60, j’ai fait fortune et rencontré Warhol. On l’appelait, alors, le survivant. C’est un peu après, alors que nous revenions de Giverny, qu’il m’a fait la proposition qui allait changer ma vie et la sienne : prendre sa place, continuer son oeuvre, entrer en possession de la marque, comme il m’a dit. Et lui ? Incroyable. Vous n’imaginez pas ce qu’il m’a demandé. »
Dans cette étourdissante fantaisie, tout est vrai et le reste vraisemblable. Michel Nuridsany joue en virtuose des vertiges qu’il nous offre, ouvrant par effraction un monde où tout se mêle, le faux, le vrai et l’entre-deux.