En l’espace d’une génération, nous avons plus détruit que ne l’avaient fait, depuis les invasions de la fin de l’Antiquité, toutes les générations qui nous ont précédés. Je me sens solidaire de cette longue chaîne d’hommes et de femmes venus de la nuit des temps qui nous ont transmis un héritage – des constructions, des objets, des écrits et tous les témoignages que l’on extrait de la terre. Ce sont ces documents que j’appelle nos « Antiquités nationales ». Il faut laisser à nos contemporains et à ceux qui viendront après nous une chance de connaître ce que ce fut la Gaule, et, à partir de l’indispensable travail de terrain, en s’appuyant aussi sur les travaux novateurs en sciences humaines, de restituer un sens à des existences passées. Nos Antiquités nationales nous apprennent ce que furent nos prédécesseurs et ce que nous sommes.