L'orchestre, comment ça marche ? Quels sont les rouages
de cette étrange communauté humaine et musicale ? On la perçoit
comme une masse indifférenciée, sous le nom d'Orchestre
philharmonique de Berlin ou d'Orchestre de Paris, négligeant
trop souvent qu'il s'agit d'une réunion d'individualités. Qui
sont ces musiciens d'orchestre, ces anonymes, ces sans-grade
dont on oublie qu'ils sont de grands musiciens ? Ils représentent
un paradoxe vivant : artistes et salariés, interprètes et exécutants,
aristocrates et prolétaires. Est-ce par vocation ou par défaut
qu'ils font ce métier ? Qui se soumet pendant ses études à l'excellence
et à la compétition pour finalement fondre son talent
dans un groupe ? Comment s'organise cette communauté fortement
structurée et hiérarchisée (solistes et musiciens du rang,
cordes et vents, c'est une vraie microsociété) ? Avec en point culminant
le rapport au chef d'orchestre : pouvoir ou confiance ?
Si un chef se montre parfois despotique, un orchestre peut facilement
le dévorer tout cru. L'orchestre peut être le paradis
ou l'enfer, ses membres peuvent se comporter comme une
classe turbulente ou s'élever jusqu'à la transcendance : ce sont
des êtres humains, avec leurs forces, leurs travers, leurs diversités,
mais lorsqu'ils communient pour le même objectif, on se
trouve devant la plus magique des inventions.
De longtemps passionné par l'orchestre, son répertoire et la
communauté humaine qu'il représente, Christian Merlin
éclaire les us et coutumes, les servitudes et les grandeurs de
cette institution avec une empathie communicative, fondée sur
une documentation internationale et une longue familiarité
admirative avec les musiciens.