«La publication des livres Le Miroir qui revient d'Alain Robbe-Grillet et Déconnection de Claude Ollier m'avait déterminé à écrire en 1989 ma propre version des années de guerre que nous avions en partie vécues tous les trois ensemble ; ce fut L'Oranger des Osages, tentative d'anamnèse de ces temps-là.
Après le tournage avec Jacques Rivette de La Belle Noiseuse - me réinstallant difficilement dans mon atelier du Pradié et sa solitude -, pour retrouver le plein exercice de la peinture et sa conscience je me suis livré de nouveau en 1992 et 93 à l'anamnèse, cette fois-ci de ma vie de peintre, et j'ai écrit Au fur.
Au fur n'est ni un journal ni une confession, mais une autobiographie incomplète que les trous de mémoire rendent sans doute non véridique ou non exacte, mais que je suppose non délibérément mensongère.»
B.D., 1995