Avec Migraturi (Migratures), Alain Di Meglio, dont on connaissait la poésie depuis de nombreuses années à travers les revues ou des ouvrages collectifs, signait son premier recueil ; un deuxième, Vaghjimi spizzati (Automnes en miettes) allait paraître. Dans la ligne mélodique, dense et dépouillée du Ghjacumu Biancarelli d'Iniziali, il impose une voix en nette rupture avec les formes de la poésie corse traditionnelle. Ce n'en est pas moins une poésie profondément enracinée dans un lieu : Bunifaziu, à la pointe sud de la Corse, est un point fixe, un noeud ouvert à tous les vents et tous les horizons, tous les au-delà également : ces « automnes en miettes » sont autant de petites vanités disant la mort, le souvenir, l'amour d'un pays et d'une femme.