Né en Argentine, Carlos Vitale vit depuis plusieurs
années à Barcelone. Un prénom ibérique et un patronyme
italien : tout un symbole pour cet homme qui se veut un
passeur entre l'italien et l'espagnol (Carlos Vitale a, parmi
beaucoup d'autres, notamment traduit Giuseppe Ungaretti
et Gerardo Vacana). En outre, il est poète, traduit ici par
Paul Mathieu. Deux veines dans ces Autoportraits. Une
majorité de poèmes épurés, ramenés à l'essentiel, presque des
aphorismes : «Quel autre viatique - en effet - que l'enfance ?»
Et puis ces variations sur le personnage picaresque nommé
Laguardia, qui change de nationalité selon ses prénoms :
Giovanni, Jean, João, John ou Juan. Comme un clin d'oeil
dans un propos souvent grave sur la vie, l'amour et la mort.
Francis Chenot