1866 est l'année du triomphe de la Prusse sur l'Autriche à Sadowa. Elle est aussi celle de la campagne victorieuse de cette dernière contre l'Italie dont la déroute passe à l'histoire sous le nom de troisième guerre d'Indépendance. Paradoxalement, les défaites militaires se transforment en victoire sur le terrain diplomatique et politique puisque les provinces de Venise et de Mantoue intègrent le royaume d'Italie en novembre.
Petit pays dont la neutralité est garantie, la Belgique n'est pas seulement attentive aux agissements de ces puissants voisins que sont la France et la Prusse. Elle l'est aussi à l'Italie avec laquelle elle entretient d'importants liens économiques, scientifiques et culturels que prolonge de début de coopérations internationales dont l'Union monétaire latine fournit un bon exemple.
Dans le même temps, le clivage qu'entretient, au sein de certains secteurs de la société belge, la question romaine qui peut être vue comme la question italienne permet de mesurer le fossé qui existe entre l'imaginaire et le vécu des relations internationales.