Blesse, ronce noire. Ce sont les derniers mots que Georg Trakl fait prononcer à sa sur, Gretl, dans le poème Révélation et anéantissement, écrit peu avant la bataille de Grodek (1914) d'où, la drogue aidant, il ne devait pas revenir.
Lorsqu'on considère les photographies conjointes du frère et de la sur, on peut se demander qui fut le premier à dire les mots de la douleur, de l'amour et de la faute et dans quelle secrète complicité naquirent les poèmes. Dans l'espace de la proximité ouvert entre ces deux faces d'amants et d'artistes, on peut rêver abondamment sur le sens de la dilection, de l'écriture et de la déréliction.
Claude Louis-Combet
Hymne aux puissances nocturnes de l'amour, à l'obscur rayonnement de notre mémoire de la chair d'avant la chute, ce récit, qui exalte l'attrait toujours virginal des floraisons mystiques du sexe, est aussi une magnifique méditation sur les images qui peuplent la grande nuit intérieure d'où nous venons.