Allumette. Devenu entraîneur, Jean Tigana mâchonnait toujours une allumette au cours des matches. Le soufre à l'extérieur.
Cruyff Johan. A toujours considéré le foot comme une fête. Il est une sorte d'Orson Welles du ballon rond, tant il a apporté à son art : il pensait vite et jouait juste. Un simple déhanchement lui suffisait pour mettre un adversaire dans le vent.
Minute de silence. On y entend toujours un idiot hurler. Comme la sonnerie d'un portable à un enterrement.
Nabokov Vladimir. L'écrivain américain d'origine russe joua gardien de but à Cambridge dans des « clairières balayées de vent ». Il aimait se sentir solitaire-ensemble.
Ronaldinho. Des comme lui, il en naît un par siècle. En 2006, il joue au Camp Nou à la manière de l'enfant qui jonglait avec son papa dans la favela de Porto Alegre.
Taxi. À Orly, en provenance du Mali, Salif Keita prit un taxi pour Saint-Étienne. L'année suivante, il était champion de France avec les Verts. Le club ne regretta pas d'avoir payé la course.
Zagalo Mario. Le plus beau palmarès de l'Histoire avec 4 titres de champion du monde aux couleurs du Brésil, comme joueur en 1958 et 1962, comme sélectionneur en 1970 et 1994.
Un abécédaire du foot rapide et incisif, plein de souvenirs, d'anecdotes, par Bernard Morlino, chroniqueur sportif et critique littéraire, auteur notamment de Manchester Memories (Castor Astral, 2000).