Ça commence à faire mal
Les personnages des nouvelles de James Lasdun sont comme nous : plein d'illusions sur eux-mêmes ; inquiets et avides de l'image que les autres leur renvoient ; tout à la fois enferrés et confortablement installés dans leurs habitudes, leurs idées, leurs routines ; sincèrement épris d'une vie bonne qu'obère sans cesse la suite de leurs infimes mais douloureuses compromissions. Avec un instinct psychologique infaillible et le sens de ces situations faussement banales mais en vérité décisives où se laisse saisir l'essence d'une vie, James Lasdun raconte ces moments où « ça commence à faire mal ». Ecrivain précieux et discret, il nous montre avec ce nouveau recueil qu'il est bien, comme le dit justement le critique américain James Wood, « un des jardins secrets de la littérature anglaise... Lorsqu'on le lit, on se souvient de ce pour quoi notre langue est faite. »