"La calligraphie n'est pas l'art d'enjoliver les lettres mais de
les accomplir, de mener à maturité et à efflorescence leur
promesse graphique. On le voit bien ici lorsque, calligraphiant
un poème d'Ibn Zaydoun sur la brise du matin, Hassan
Massoudy déploie, dévoile même sur toute l'étendue de la
page, le nuage azuréen de son calame. La ligne, alors, devient
signe, les lettres des nuées d'aube ou de couchant, et le poème
un ciel dansant...
Depuis longtemps, j'admire en Hassan Massoudy cet art
d'habiller les mots de vêtures d'ange, de peupler le ciel des
pages de nuages somptueux, de sensuelles volutes. Le poème
devient alors chant parallèle, pictogramme éthéré. C'est par
cette calligraphie - et par elle seule - que l'on retrouve ainsi
l'aurore de l'écriture, quand les mots étaient encore les frères
des images et que l'on pouvait lire et voir à la fois, sur les murs,
les tablettes, les porphyres et les marbres, comme le fait ici
Hassan Massoudy, les hiéroglyphes de l'amour et de la passion."
Jacques Lacarrière