Cap Sizun
Du Raz de Sein aux baies de Douarnenez et d'Audierne
On ne lutte pas contre une légende : la pointe du Raz reste le symbole du bout de la terre. On y sent, comme l'écrit Julien Gracq, « le poids de toute l'Europe et de l'Asie ». Elle occupe la proue du cap Sizun, un territoire peuplé par les « Capistes », au caractère bien trempé. EDF qui voulut implanter une centrale nucléaire à Plogoff, s'en souvient encore.
Le cap, par sa géographie, ne se ménage pas beaucoup de respiration. Pas d'anse ombragée, peu de terres basses, une seule grande indentation, celle de la rivière du Goyen ; une seule grande baie ouverte sur le large, celle des Trépassés. Cette rudesse disparaît sur la côte sud-est qui offre des étendues sableuses propres à réjouir les baigneurs. Quant aux randonneurs, ils trouveront leur bonheur sur la côte nord : falaises escarpées, éperons barrés, refuges de colonies d'oiseaux marins, petites plages secrètes et étroits havres où s'amarrer nécessite d'être à la fois marin et alpiniste. Dans l'intérieur, un florilège de chapelles, de manoirs, d'étangs et de moulins rythment un paysage qui passe des étendues rases de la pointe aux opulentes terres agricoles du levant.
Après le cap, on entre dans le territoire mythique du Raz et de ses grands lampadaires de granité veillant sur les intrépides pêcheurs de bar. Puis, apparaît l'île de Sein, symbole de la Résistance, à l'occupant comme à la submersion et sa Chaussée, poste avancé de sa défense.
Pont-Croix, petite cité de caractère, reste la capitale du cap mais l'attraction urbaine est exercée par Douarnenez. C'est pourquoi nous associerons la ville de la sardine à notre découverte.
Au sud, la frontière est à Pors Poulhan où une statue de Quillivic proclame : « Ici finit le pays bigouden ». Là donc, commence le cap Sizun.