La poésie de Diane Glancy, vers libres ou prose poétique, est résolument contemporaine. L'énergie est le dénominateur commun. Ses mots avancent implacablement. Jamais larmoyants, parfois drôles et mordants, ils donnent une voix à ceux que l'on a rendus muets, à ceux que l'on n'écoute jamais. Depuis les marges elle essaie de trouver les paroles que des personnes, ou bien des créatures, exclues, prononceraient.
Diane se place souvent à l'intersection de l'ancien monde et du nouveau, observe ce qui s'y passe, rapporte les fragments et les bribes entendus. La façon dont sonnent ses poèmes illustre la manière dont les gens humbles parmi les Cherokee pourraient grommeler, ou bien éructer, un Anglais approximatif. Un peu comme j'ai entendu, pendant mon enfance, certains paysans de mon entourage s'exprimer, à la limite de l'onomatopée, avec une économie de mots, de grammaire et de syntaxe.