La réputation sulfureuse de Casanova n'est pas usurpée. Corinne Maier montre que la composition de ses Mémoires n'obéit pas à un caprice d'esthète. En apparence débraillée, elle est savamment construite et tisse un réseau de thèmes qui se répondent. Dégageant une sorte de cryptogramme de l'œuvre, étudiant l'image lacunaire et brisée du portrait que le Vénitien fait de lui-même, Corinne Maier retrouve Casanova tout entier, fasciné par la mort et la décadence. Naufragé, rebut d'un monde fini, le vieillard triste et oublié se transforme alors pour la postérité en séducteur inégalé et écrivain de génie.