Ce livre n'est pas fait pour ceux qui savent prier. Il n'est pas fait non plus pour ceux qui n'ont jamais éprouvé de gêne à s'engager dans ce dialogue nommé «prière», qui présente toutes les apparences d'un ridicule monologue. Il s'adresse plutôt aux sceptiques, aux «demi-croyants», aux perplexes qui ont les «genoux trop raides» pour consentir à la dévotion.
Ces cent prières - qu'elles adoptent le ton de l'éloge, de la détresse ou de l'«ivresse légère» - sont autant de paroles possibles à travers lesquelles l'intégrité et la liberté de l'homme face à Dieu ne sont jamais menacées. Paroles rudes ou pleines de tendresse, méfiantes ou amicales, toujours tendues vers un bonheur non factice. Elles s'inscrivent en faux contre les «avortements de l'intelligence» et de la sensualité, contre la dimension «magique» de la prière conventionnelle.