Le capitalisme français est malade.
La lutte des classes continue à imprégner notre vision
de l'entreprise. Au lieu d'un dialogue social construit autour
de la recherche de l'intérêt général, patronat et syndicats
vivent dans un rapport de force permanent où la défiance
domine. Le marchandage tient lieu de négociations, une
partie de la productivité est sacrifiée pour acheter la paix
sociale.
Depuis de longues années, nos entreprises ne cessent
de perdre des parts de marché dans le monde. Le déficit de
notre commerce extérieur atteint un stade critique, qui
nous interdit tout espoir de retour à une croissance forte.
Avec un taux de chômage proche de 10 % et une dépense
publique record à 57 % du PIB, nous ne pouvons plus
accepter pareille dérive.
Fort de ce constat, Jean Peyrelevade lance un avertissement très clair au patronat : il est indispensable de
réformer en profondeur les relations et d'adopter la codécision pratiquée dans toute l'Europe du Nord. La solution
passe par un nouveau contrat social qui conduit à partager
davantage le pouvoir - et les profits - avec les salariés.
Mais la France y est-elle prête ?